Longues discussions préparatoires, nouvel organigramme, décisions finales rapides, appels à candidatures et délais de réponse dans l’urgence. L’accord social que la CGT n’a finalement pas signé, tout en ayant fait des propositions, est censé contrôler les difficultés.
L’encadrement est le premier concerné par les suppressions de postes à responsabilité, et l’objet explicite des objectifs de management de la DRH.
La nécessité de trouver des ressources propres (largement constituées d’argent public en fait) a été au coeur de la discussion, à hauteur de 35% du budget, et de « faire avec » des diminutions d’effectifs importantes.
Contradiction : on veut à la fois donner une valeur d’autorité aux bases de l’IGN, accueillir des bases de données multithématiques avec des données « métiers » d’utilisateurs, développer des services en ligne sur le Géoportail alors que les moyens diminuent. Pendant ce temps les majors de l’information numérique développent leurs applications cartographiques, parfois à partir des données fournies par l’IGN.
Il en résulte des objectifs d’évolution forte du management et de l’organisation de la production :
– sous-traitance, des partenariats (avec des collectivités locales comme avec des entreprises), appel au collaboratifsur le modèle d’OpenStreet Map
– développement attendu du management de la qualité, de la polyvalence des agents, de la systématisation des changements de chantiers au gré des priorités.
Les syndicats CGT de l’IGN ont décidé de rencontrer les agents, service par service.
Le premier constat est celui d’une grande inquiétude pour pouvoir continuer à bien faire son travail, en particulier notamment en ce qui concerne la maintenance informatique. La maintenance des outils de production de l’IGN a été effectuée par des équipes produit avec des ingénieurs et techniciens « en prise directe » sur les logiciels et les matériels et capable d’intervenir rapidement en cas de panne. La réorganisation conduit d’une part au départ d’agents parmi les plus qualifiés, et à l’instauration de « contrats de maintenance » et de « tickets de priorité »…les ingénieurs ou techniciens « product-owner » servent d’intermédiaires et ressentent la frustration de ne pas pouvoir intervenir sur un problème alors qu’ils disposent des outils et des compétences pour le faire.
D’autres témoignages confirment la tendance à accepter un travail bâclé, de la part de l’IGN comme de sous-traitants, du moment que les délais sont respectés…
Les problèmes posés au service public, dans un domaine de plus en plus concurrentiel et de haute technologie ne sont pas simples.
Le principal atout du service public reste le très haut niveau de qualification et de maîtrise technologique qui s’appuie sur l’Ecole des Sciences Géographique et sur un important potentiel de production et de recherche-développement.
Agir sur les question de temps et de charges de travail, de capacité de l’encadrement à intervenir et à défendre son point de vue, revendiquer le paiement de la qualification : ill s’agit d’expliciter les connexions avec la culture de l’Etablissement et l’intérêt du service public, et de mobiliser.